Pourquoi les femmes portaient des corsets
Bien que je ne m'apprête pas à présenter le corset comme un grand libérateur, car il faisait partie des nombreuses attentes sociétales pour les femmes des époques passées, j'ai quelques os (de baleine) à choisir avec les idées fausses courantes entourant ce vêtement. Les représentations médiatiques modernes du corset le présentent comme un instrument de torture imposé aux femmes par le patriarcat, utilisé pour les maintenir minces et relativement immobiles.
À savoir: Les femmes n'étaient pas les seules à porter des corsets.
Oui, comme les talons hauts avant eux, les hommes portaient couramment des corsets au XIXe siècle. Les normes de la mode de l'époque étaient tout aussi strictes pour eux que pour la femme moyenne, et les manteaux et pantalons près du corps qui étaient considérés comme chics à l'époque ont incité les hommes à adopter les mêmes sous-vêtements afin de présenter une taille fine. Cette tendance était répandue tout au long du XIXe siècle ; les entreprises sont allées jusqu'à concevoir et proposer aux hommes des corsets pour un usage quotidien.Origines du corset
Pendant l'ère de la Régence, les femmes portaient couramment des "stays". Les stays sont parfois appelés corsets, mais il y a quelques différences clés. Les stays étaient souvent fabriqués en coton, lin, soie ou satin, et comportaient très peu d'armatures. Ils avaient des bretelles, et le soutien provenait du matelassage dans le modèle, ainsi que d'un long baleinage rigide (souvent en bois ou en os et ressemblant à une règle) inséré à l'avant. Ces vêtements avaient souvent des tailles plus hautes pour accommoder la taille empire qui était populaire à cette époque. Le but principal du vêtement était de soutenir la poitrine tout en aplatissant l'estomac et les hanches, similaire aux sous-vêtements sculptants qui deviendraient populaires dans les années 1920 (et resteraient populaires bien après).
Le corset victorien moyen, de type ouvrant à l'avant avec lequel beaucoup d'entre nous sont familiers, a été breveté pour la première fois en 1848 par un homme nommé Joseph Cooper. Son design révolutionnaire comprenait un busc à fermeture à l'avant, permettant d'enfiler et de retirer le corset sans avoir à le délacer à l'arrière. C'était crucial pour les personnes qui n'avaient personne pour les aider à enfiler et retirer ces vêtements chaque jour.
Parce que les gens portaient effectivement des corsets tous les jours. Bien que les normes sociétales de la beauté féminine ne soient pas à glorifier, il est important de se rappeler que les gens vivaient leur vie dans ces vêtements. Pour ce faire, il fallait pouvoir se déplacer, ramasser des objets, se pencher à certains degrés et s'occuper des enfants. Non seulement les femmes des classes supérieures les portaient, mais les femmes travailleuses moyennes étaient également censées le faire. C'était un vêtement fondamental à l'époque, de la même manière que le soutien-gorge est souvent considéré comme un vêtement fondamental aujourd'hui.
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Le corset, un habit intermédiaire
Contrairement à un soutien-gorge, cependant, il y avait toujours quelque chose porté entre le corset et le corps. L'une de mes plus grandes irritations dans les films d'époque est quand quelqu'un retire son corset et que la caméra s'attarde sur les marques que les baleines laissent sur leur peau. Bien sûr que cela va laisser une marque de ce genre, le costumier ne leur a pas donné de chemise à porter en dessous. La femme victorienne moyenne ne mettrait jamais de corset sans quelque chose en dessous, que ce soit une chemise, une combinaison ou une combinaison des deux (certaines chemises de corps avaient un haut de camisole et un bas similaire à celui d'un bloomer, similaire aux combinaisons d'aujourd'hui). Ces vêtements étaient généralement fabriqués dans des tissus plus légers, similaires aux stays, mais incluaient des baleines pour fournir une structure plus rigide.
Tout comme les soutiens-gorge de sport d'aujourd'hui sont conçus pour le soutien et la facilité de mouvement pendant l'exercice, les femmes à l'époque victorienne avaient un type différent de corset pour le sport. Pouvait-on sauter un obstacle tout en en portant un ? Douteux. Je ne peux pas sauter un obstacle quand je n'en porte pas. Mais les femmes victoriennes n'étaient pas inactives simplement parce qu'elles étaient lacées. Elles pratiquaient le tir à l'arc, le vélo, le tennis, tout en portant un corset et une jupe. Ces corsets de sport étaient modifiés et "aérés", avec de l'espace entre les baleines et le coton pour permettre une meilleure aisance de mouvement.L'ère victorienne a vu non seulement l'essor du corset, mais aussi l'invention du crinoline à la fin des années 1840. Ce cerceau à ressorts légers était fait de ressorts métalliques et donnait aux femmes la silhouette de cloche désirée à l'époque. Plutôt que de devoir empiler ce qui équivalait parfois à 14 livres de jupon autour de leur taille, les femmes victoriennes attachaient un cerceau de crinoline, ce qui leur donnait une plus grande aisance de mouvement. Ces silhouettes en forme de cloche et le rembourrage des hanches et des épaules ont également créé l'illusion de tailles beaucoup plus petites, une image souvent attribuée aux corsets très serrés. La crinoline est sortie de la mode dans les années 1870, mais son design a évolué avec l'apparition de faux-culs simples et doubles dans les années 1880 et 1890.
Qu'est-ce que le serrage excessif ?
Le serrage excessif : à l'origine de plusieurs idées fausses sur les corsets.
Les partisans du mouvement pour les droits des femmes considéraient le retrait du corset comme un symbole de liberté. Ils croyaient qu'en retirant non seulement le corset, mais également les jupons et les crinolines, et en adoptant des sous-vêtements plus légers, les femmes auraient une plus grande aisance de mouvement. Ce mouvement de réforme a également vu l'introduction des « bloomers », qui tirent leur nom de leur défenseure, l'activiste des droits des femmes Amelia Bloomer. Il s'agissait d'une robe-pantalon bouffante à jambes séparées. Bien qu'elles ne soient pas révélatrices, l'idée que les femmes portent des pantalons était encore très controversée. Le style a été condamné aussi bien par les hommes que par les femmes et est rapidement tombé en désuétude.
D'autre part, le laçage serré du corset pouvait être considéré comme un acte audacieux de défiance envers le patriarcat. Dans les dernières années de l'ère victorienne, les prêtres ont dénoncé le laçage serré comme un symbole de vanité et d'indécence morale. Les journaux et les journalistes ont saisi cette tendance en rédigeant des articles satiriques et en publiant des caricatures sur le sujet, condamnant les femmes qui laçaient étroitement leurs corsets. Les médecins affirmaient que les organes étaient déplacés de manière permanente et que le laçage serré provoquait la tuberculose, compromettait la fertilité et affaiblissait généralement les femmes. Bien qu'il soit extrêmement improbable que la femme moyenne ait souffert d'effets néfastes sur sa santé en raison de son corset, cette idée a été perpétuée dans les discussions modernes sur le corset.
Le déclin du corset
Les corsets ont continué d'être le sous-vêtement de base préféré au début des années 1900, pendant une grande partie de l'ère édouardienne. Le brevet que nous connaissons pour le soutien-gorge moderne, ou brassière comme on l'appelait alors, a été déposé le 3 novembre 1914 par Mary Phelps Jacobs. Plusieurs facteurs ont contribué à cette évolution.
Tout d'abord, les tendances de la mode avaient évolué pour inclure des décolletés plus bas, des silhouettes plus épurées (adieu les paniers) et des matériaux fluides. Cela rendait la structure volumineuse du corset inappropriée sous certaines tenues.
Un autre facteur contribuant au déclin du corset a été la Première Guerre mondiale. Au début du XXe siècle, l'acier avait remplacé les fanons de baleine comme armature dans la plupart des corsets ; une quantité importante était également nécessaire pour le cadre du corset. En 1917, le War Industries Board d'Amérique a demandé aux femmes de cesser d'acheter des corsets, car l'acier était fortement requis pour l'effort de guerre. Les femmes étaient désireuses de soutenir l'effort de guerre et les soutiens-gorge devenaient de plus en plus à la mode. On dit que 28 000 tonnes d'acier ont été détournées des corsets pour l'effort de guerre, soit suffisamment pour construire deux cuirassés.
Enfin, l'une des dernières choses qui ont poussé le corset hors de la mode a été l'avènement de la mode des années 1920. Alors que les tendances de la mode de l'ère précédente avaient pour objectif de mettre en valeur certaines parties du corps féminin, la mode des années 1920 mettait l'accent sur l'androgynie et privilégiait donc souvent une silhouette mince et droite. Cela supprimait le besoin de la silhouette en S ou en sablier - il s'agissait simplement d'avoir une silhouette rectangulaire. De nombreux sous-vêtements ressemblant à des corsets ou des guepieres vus dans les publicités des années 1920 étaient destinés à aplatir les courbes ou à réduire la taille de l'estomac ou des hanches d'une femme.
Ce manque d'élégance sur mesure a finalement conduit au déclin du corset et à l'avènement des sous-vêtements galbants. Aujourd'hui, nous avons toujours des versions modifiées de ces vêtements qui mettent en valeur les courbes. Cependant, l'objectif général est toujours le même : mettre en valeur certaines parties du corps ou détourner l'attention de certaines parties.
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